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Chroniques du Vieux Con
8 juin 2009

Mussolevy, dictateurs du livre...

Purée, je lis tellement de bons livres que je finis par ignorer que les grosses ventes, et bien c'est les mauvais qui les font. Il s'agit donc, dans l'urgence, de dégommer ici Guillaume Musso, dont je n'avais jamais entendu parler, et tant mieux, mais quelqu'un de pas bien fûté, le genre qui lit pour se distraire, a eu le malheur de dire pas loin de moi : - Moi je lis que Marc Levy ou Guillaume Musso....
Waah, quand j'ai entendu ça et sachant d'où que ça venait ( une fan de Vincent Delerm et de Bénabar ), je me suis précipité, non pas sur les livres de Musso, mais sur des renseignements ou des extraits de ses écrits.
Déjà, j'ai constaté que souvent il donne souvent un titre de chanson populaire à ses insipides historiettes : " Je reviens te chercher... " ( interprétée par Dalida ), " Que serais-je sans toi... " ( interprétée par Jean Ferrat )... Sauf que personne, même Musso,  ne s'est aperçu que Jean Ferrat,  dans cette chanson, s'adressait à son Parti.
Bon, tout de même, je ne pense pas que Guillaume Musso ait un nègre, quoi que n'importe quel bon nègre peut te pondre chaque matin des tonnes de phrases à la Musso.
Reconnaissons une certaine forme d'honnêteté et de lucidité à Musso : " Mon métier de romancier c'est de trouver des situations dramatiques pour parler de thèmes plus profonds qu'il n'y paraît..", il sait bien que ses thèmes sont archi-rebattus, la vie-l'amour-la mort il doit faire la gueule chaque fois que Marc Levy tombe dans le bonbon sentimental, il a l'impression soit de refaire du Marc Levy, soit que Marc Levy fait du Musso, vu que la recette est la même !
En bon économiste, Musso savait qu'il fallait avant tout viser l'adaptation cinématographique, ça rapporte un sacré supplément de blé. Car évidemment, ses livres  sont des produits travaillés avec un objectif et un seul : vendre en en foutant le moins possible. Musso est un patron, il est le patron de son entreprise J'écris, et donc comme tout patron il exploite forcément des gens qui travaillent pour lui : ses lecteurs.
Il s'agit de taper large, alors il a réfléchi : il lui fallait toutes les classes, tous les âges, et en même temps se différencier de Marc Levy tout en essayant de partager avec lui le même lectorat. Et sachant que l'opium des " livres " Levy/Musso rend les gens plus dépendants chaque jour de ces bonbons à l'eau de rose, au point que l'auteur ne peut plus donner la quantité satisfaisante de cette drogue à ses victimes ( car on ne relit jamais un Levy, pas plus qu'un Musso ), et bien chacun des deux fournitsa schnouffe à l'encre à  chaque lecteur qui a fini le dernier Musso/Levy et attend le prochain. En gros, ils alternent, je ne vérifierai pas, mais je suis sûr que les sorties des deux alternent sur l'année. Un coup t'as le dernier Levy, tu te le dévores et aussitôt paraît le dernier Musso. J'irais même jusqu'à penser qu'ils ont un accord secret là-dessus... Ils se partagent le magot !
J'ai jeté un oeil maussade sur des extraits de Musso, je n'ai pas été surpris, quoi que ça me surprenne toujours qu'on réussisse à fourguer à des millions de gens une si mauvaise came écrite.
Allez, tiens, je me fends d'une citation : " Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix "....
Le lecteur naïf de Musso croit qu'il parle d'un truc philo, genre qu'on entend dans les bistrots à l'heure de l'apéro et qu'on dit avec des grands airs de mec qui pense,  il ne s'aperçoit pas que l'inconscient de Musso lui a fait parler de ce que rapportent ses livres : son écriture ne vaut rien, elle n'a donc pas de prix, et elle rapporte plus que celle de Roland Barthes, par exemple, l'homme que Musso aurait du lire pour cesser d'escroquer intellectuellement ses lecteurs, tellement ça lui aurait foutu la honte .
Le problème des gars comme Levy ou Musso, c'est qu'ils n'admettent pas que les vrais amateurs de textes dignes de ce nom se foutent d'eux et les rejettent chez Harlequin.
Une autre perle : "Le plus important n'est pas de savoir si on est vivant après être mort, mais d'être vivant avant d'être mort."
Et bien, après avoir lu ce genre de conneries qui se donnent des airs de profondeur ( Musso ne me fera pas croire qu'il n'a pas rigolé cyniquement en ajoutant cette phrase à un tournant de page ), le lecteur de Musso se pâme, car le truc de Musso est de donner l'impression à son lecteur moyen qu'il devient un brin intello en le lisant ! Et comme ceux qui le lisent n'ont pas fait beaucoup d'études, ça les arrange et lui ça lui met du beurre dans ses épinards.
Fanfan, une fan, écrit à Musso sur un forum :
J'adore vous lire, cela m'apporte beaucoup de bonheur J'ai, grâce à vous, un ami proche dans les sentiments que vous laissez paraître. Vos préoccupations sont les mêmes que les miennes. J'ai l'impression que vous aimez les gens et les sentiments vrais. Vous permettez aux femmes de réaliser que les hommes ont quelquefois une grande sensibilité féminine. Merci de ces cadeaux.
Ces cadeaux ? Musso donne ses livres ? non, Fanfan, il les vend et grâce à toi il aura des vacances que tu n'en aurais qu'après avoir gagné au loto.
Evidemment, Musso a des réponses toutes prêtes lorsqu'un journaliste le critique, il dit les mêmes choses que Marc Levy : " Manque de respect envers les lecteurs... " Et.c...
C'est toi, Musso, qui manque de respect envers le public. Tu  lui vides l'esprit en même temps que les poches...
Allez, bonne continuation, Musso, j'en ai marre de parler de toi. Je retourne lire de vrais livres, ceux qui m'obligent à réfléchir un peu... ( Par discrétion et respect de l'humanité, j'ai volontairement masqué les titres des livres de Musso qui figurent sur l'illustration de ce message ).
Guillaume_Musso

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